Comme s'il n'y avait rien d'autre, un antagonisme omnivore semble s'installer entre une « bien-pensance » étiquetée à gauche et un « néo-conservatisme » portant à droite. Il s'agit bien sûr de caricatures : « Bobo » vs. « Réac ». - En fait, le reste du monde s'en moque plus ou moins : on suit le match comme un nouveau feuilleton médiatique où, malgré les sommations incessantes de prendre parti, on reste la plupart du temps bouche-bée devant la lourdeur des arguments, la bassesse des coups et la vulgarité ambiante.
« Bobo », ça me fait invariablement penser à « baba cool », une autre de ces fictions caricaturales, datant des années 1970 en France, où le mouvement hippy est arrivé lorsque la messe était déjà dite : l'ancien monde, matérialiste, militariste, basé sur l'exploitation de l'homme par l'homme, avait une nouvelle fois réussi à éliminer toute contestation de ses fondements idéologiques à la faveur de l'une de ces « crises » dont il a le secret. Et le slogan « Peace & Love » était déjà récupéré par les publicitaires. Il suffit de regarder les programmes de variété de l'époque, rediffusées dans les sempiternelles émissions d'auto-célébration de la télévision française, pour comprendre que le destin de l'un des grands mouvements contestataires de notre temps était de finir entre les paillettes et le strass de l'industrie du divertissement.