vendredi 30 août 2013

Une seconde !



Si vous restiez 80 ans devant cette animation, vous la verriez flasher 2.522.880.000 fois - et si le temps de vie à peu près moyen d'un individu sous nos latitudes (au-dessus du seuil de pauvreté) est donc de quelque 2,5 milliards de secondes, passez vite à autre chose ! - A cette occasion, une personne de ma connaissance se serait empressée de renchérir : Tu dois serrer ta vie !

Oui, l'irréversibilité du temps : l'impossibilité de revenir en arrière, de défaire nos erreurs, de rajeunir lorsque nous vieillissons, de lutter contre la mort inéluctable. Nous sommes des êtres temporaires, impermanents. Et pourtant nous nous comportons souvent comme si nous étions immortels, comme si nous étions là pour toujours, comme si nous pouvions encore faire toutes ces choses importantes que nous nous sommes promis de faire avant de...

Non, un jour, bientôt, plus vite que nous ne pensons, nous ne serons plus là, et quelque temps après notre disparition, plus personne ne saura que nous avons un jour existé, jeté un regard très personnel sur ce monde, que nous avons aimé, détesté, souffert, et que par moments nous avons été heureux, plus personne ne le saura puisque nos amis, nos proches aussi ne seront plus là.

Est-ce possible de vivre avec ce sentiment, cette idée d'impermanence ? Est-ce possible d'agir à chaque fois comme si cet acte particulier était le dernier, le seul, le plus important ? Et si c'était possible, le monde ne s'en trouverait-il pas radicalement changé ? - Il serait peut-être temps de se poser la question !


mardi 20 août 2013

Election Blues

Dans un mois (le 22 septembre 2013), les citoyens allemands élisent le nouveau Bundestag. Selon les sondages, l'actuelle chancelière chrétienne-démocrate Merkel ("Angie") va repasser les doigts dans le nez. Autant dire que le déplacement jusqu'à l'isoloir devrait prendre, aux yeux de l'électeur moyen, l'allure d'une corvée parfaitement inutile...


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Mme Merkel passera ou bien avec le concours des libéraux du FDP, si ceux-ci - en nette perte de vitesse - franchissent la barre des 5% nécessaires pour entrer au parlement et si une coalition CDU/FDP obtient à nouveau la majorité des voix, ou bien - avec une plus grande probabilité - dans le cadre d'une "grande coalition" avec les sociaux-démocrates du SPD qui fourniront alors le vice-chancelier, en principe le candidat Peer Steinbrück.


Ce qui pose un réel problème pour la démocratie, c'est que ces élections allemandes semblent jouées d'avance, non seulement pour les sondeurs, mais pour tous les commentateurs et sans doute également pour l'électorat de base, de telle sorte que, si les affiches électorales fleurissent un peu partout avec de splendides têtes à claques et des slogans à coucher dehors, il n'y pas pour autant de véritable campagne, de vrais débats électoraux où les thèmes importants pour les uns et les autres soient mis sur la table...


L'Allemagne contemporaine qui se veut - sans doute à juste titre - une "démocratie exemplaire" illustre involontairement une évolution tendant à niveler les différences traditionnelles entre la "droite" et la "gauche", en excluant par ailleurs tout courant politique qualifié d'extrémiste, condamnant donc par avance toute alternative politique, toute véritable alternance au sein du système établi...