lundi 10 juin 2013

Reality Show

Depuis quelque temps, je croise les billets d'humeur d'un certain Harald Martenstein, chroniqueur de son état dans le très berlinois Tagesspiegel. Jusqu'à présent, rien de bien extraordinaire, "le minimum syndical", comme on dit...






Mais dans l'édition du dimanche (3 juin 2013), je lis une sorte d'apologie pour la télé privée, particulièrement horrifiante en Allemagne, assortie de quelques manchettes à la télé publique, plutôt bonne au contraire, et je me dis (comme d'ailleurs le chapeau de l'article) : Il est devenu fou, Martenstein ?


Il chante les louanges d'un concept allemand de téléréalité qui fait des audiences record (jusqu'à 2 millions de scotchés) en fin d'après-midi (17h-19h), bien évidemment entrecoupé d'une myriade d'invites à la consommation, qui est particulièrement outrancière dans ce pays : "Mieten, kaufen, wohnen" (littéralement : "Louer, acheter, habiter"). - Cette émission, qui scotche donc également l'homme de lettres Harald Martenstein, met aux prises des agents immobiliers et des clients, locataires ou acheteurs potentiels, autour d'un bien immobilier, appartement ou villa. Or, quand on connait le marché délirant de l'immobilier, ce genre de boniments peut paraître surréaliste. D'ailleurs, l'auteur concède que les situations ne sont pas très "réalistes" : c'est en effet l'agent qui est aux petits soins avec le client, alors que dans la vraie vie une cinquantaine de candidats se bousculent sur le pas de porte pendant les visites, ce qui rappelle étrangement le marché de l'emploi.


vendredi 7 juin 2013

France Télécom

Suicides à France Télécom : un document accablant

Selon un document interne de 2006, les dirigeants de l’époque voulaient bien supprimer des dizaines de milliers d’emplois. Ce qui alourdirait les charges pesant contre l’ex-PDG.

Ouverte en 2010, l’instruction judiciaire dans le dossier des suicides de France Télécom, menée au pôle de santé publique du parquet de Paris, touche à sa fin. Entre 2008 et 2010, 57 salariés de l’entreprise s’étaient donné la mort (une vague de suicides auxquels s’ajouteraient, selon les syndicats, 34 autres en 2007). - Les syndicats avaient porté plainte, estimant que les salariés y avaient été poussés en raison de pressions systématiques dont l’objectif (non avoué) aurait été de faire partir 22000 personnes sans recourir à un plan social. Un rapport de l’inspection du travail, accompagné de l’audit d’un cabinet d’études mandaté par les syndicats, avait soutenu cette thèse. [La suite c/o Le Parisien]


Cette terrible histoire témoigne de la brutalité d'un marché de l'emploi qui procède, ici, à la fois de la privatisation des biens publics et d'une "crise" dont on peut affirmer qu'elle est, sinon cousue de toutes pièces, du moins savamment entretenue puisqu'elle fête actuellement sa "quarantaine" (1973-2013), un anniversaire que personne, mais vraiment personne, ne prend la peine de rappeler. (SK)