lundi 31 janvier 2011

En route vers 2012 : Marine Le Pen

Vendredi matin (28-01-2011), une nouvelle émission sur LCP : En route vers 2012. Première invitée : Marine Le Pen, qui s'explique notamment sur ce qu'elle ferait si elle était élue en 2012. La politicienne est interrogée, entre autres, par Gilles Leclerc et Patrick Chêne, ancien journaliste sportif, qui présente l'émission.

[vidéo effacée]

La nouvelle présidente du Front National décline ici les options de son mouvement, désormais connues : retour à la monnaie nationale (un "marqueur identitaire"), préférence nationale, maîtrise des frontières, renforcement de la police et de la gendarmerie ; elle propose aussi une "table rase" sur la fiscalité (une "révolution fiscale") axée sur la "justice fiscale" et un objectif : la "relocalisation" de l'économie. - En matière de justice, Mme Le Pen est opposée au mariage homosexuel et propose un référendum pour le rétablissement de la peine de mort. Elle se prononce pour la "perpétuité réelle" et, dans les cas graves, refuserait des remises de peine. - Quant à la question de l'Islam, Mme Le Pen réaffirme les "racines chrétiennes" et la laïcité de la France. En évoquant les prières dans la rue, elle dit que les fondamentalistes cherchent à "faire plier les lois de la République". Pour ce qui est de la "discrimination positive", elle serait contraire à la République, qui  n'offre des promotions qu'au mérite. - La présidente du FN refuse de prendre position sur la remarque de son père à propos du "nez" d'un journaliste d'origine juive, qui avait été expulsé du congrès de Tours. - Question sur les cantonales de mars : Va-t-elle passer des accords pour le deuxième tour ? - Réponse : si un candidat FN affrontait un membre du PS, les électeurs de l'UMP ne voteraient pas socialiste, même si des consignes étaient données dans ce sens. Fin de l'émission !

dimanche 30 janvier 2011

[Égypte 2011] ÉPISODE 3

Silence sur l'Égypte

(30 janvier 2011)

image : DPA - Spiegel

Ce dimanche matin (30-01-2011), on apprend que la chaîne d'information qatarie Al Jazeera, qui assurait depuis quelques jours la couverture des événements en direct et en continu, a été interdite en Égypte. Après la suspension d'Internet et de la téléphonie mobile, elle était devenue la principale source de renseignements dans le pays.

Parmi d'autres organes de presse, Le Monde continue de proposer un fil d'actualités, de même que le quotidien britannique Guardian, qui reprend les dépêches de l'agence Reuters, ainsi que l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

À 12:00, heure locale, Al Jazeera reprend pourtant ses reportages en direct du Caire : sur un plan fixe, on aperçoit des tanks barrant une avenue, sur un autre on constate que le trafic est apparemment normal en ce premier jour ouvrable de la semaine : business as usual ? - Or, l'émission se poursuit à présent en studio et les correspondants utilisent le téléphone. - Le Monde rapporte que la réception de la chaîne est bloquée à travers le pays.

 image : al jazeera

Le Spiegel rapporte que la Bourse égyptienne restera fermée aujourd'hui et lundi. - De même, la frontière avec la bande de Gaza est bouclée. - Par ailleurs, le journal signale que l'armée a fait son entrée à Charm el-Cheikh, haut-lieu du tourisme égyptien.

[13:00] (*) Le Monde rapporte la présence massive de l'armée et l'absence quasi totale des forces de police. au Caire. Peu de manifestants pour l'heure : les manifestations auraient lieu cet après-midi. - Selon Reuters,  la prison de Wadi el-Natroun, à 120 km au Nord-Ouest du Caire  a été prise d'assaut : plusieurs milliers de détenus auraient été libérés dont 34 membres des Frères Musulmans, parmi eux 7 leaders de l'organisation (source : Mohamed Osama, responsable du bureau des Frères Musulmans).

Dans une interview au quotidien berlinois Der Tagesspiegel, la directrice du Musée Égyptien du Caire, Wafaa al-Saddik, accuse gardiens et policiers de vol et de saccage : "C'étaient les gardiens du musée, notre propre personnel !" Certains policiers auraient apparemment tombé leurs vestes "pour ne pas être identifiables". Un second groupe serait entré par le toit. Les destructions ont toutes été perpétrés au premier étage, où se trouve le célèbre trésor de Toutankhamon : "Beaucoup de statues ont été jetées par terre et détruites, parmi elles des représentations de divinités appartenant au trésor de Toutankhamon." Les pillards ont volé plusieurs bijoux et parures pharaoniques. Deux momies ont été gravement endommagées lors de l'effraction.

[14:00] Sur Al Jazeera, on s'interroge : "Que va faire l'armée ?" - Selon des chaînes d'information arabes, non nommées par le Spiegel, on parle maintenant de 150 morts au moins depuis la journée meurtrière de vendredi, après plusieurs actions dans la nuit contre des prisons situées à l'extérieur du Caire.

samedi 29 janvier 2011

[Égypte 2011] ÉPISODE 2

Comptes et commentaires
(29 janvier 2011)



Dans la nuit au samedi, le président Obama est finalement intervenu en personne à la télévision. Il a demandé aux autorités égyptiennes de "renoncer à la violence contre les protestataires" et réclamé "des mesures concrètes pour garantir les droits de la population" sur le plan économique, social et politique.  "En dernier ressort, c'est le peuple qui déterminera l'avenir de l'Égypte, et nous pensons que le peuple veut la même chose que nous. Le peuple égyptien veut un avenir en rapport avec l'héritage d'une grande et ancienne civilisation."  Le président déclare aussi que les États-Unis sont "prêts à collaborer avec le gouvernement et la population pour atteindre ce but". Il précise enfin qu'il "vient de s'entretenir avec le président Moubarak après son discours" pour lui dire "qu'il est de sa responsabilité de donner du sens à ses paroles". Car "la violence n'est pas une réponse aux revendications du peuple."

Ce samedi matin (29-01-2011), Al Jazeera annonce au moins 53 morts dans le pays pour la journée d'hier. Puis un intertitre fait état, sans autre précision, de 95 morts au moins dans les protestations à travers l'Égypte. À l'image, en direct du Caire, on voit défiler un grand nombre de personnes. La chaîne annonce 50.000 protestataires rassemblés sur la place Tahrir au centre-ville. En effet, une foule importante, qui scande des mots d'ordre, apparaît maintenant à l'écran. Le commentaire précise que la police est pour l'instant absente, mais que l'armée est positionnée à des points stratégiques de la ville. Plus tôt ce matin, des chars bloquant une grande artère ont été montrés. On a également pu voir des véhicules carbonisés et des bâtiments incendiés, dont la fumée s'échappait encore. - Un commentateur dit qu'Internet est toujours coupé (depuis 36 heures maintenant).

[13:00] Le journal de France 2 montre des images terribles d'affrontements qui ont eu lieu dans la nuit entre l'armée et les protestataires, des véhicules tentant de s'échapper en fauchant des manifestants. On voit le siège du parti gouvernemental (PND) flamber, des scènes de pillage "ciblé", comme dit le commentaire. Cependant, le Musée National du Caire, situé à côté du building du PND, a été protégé par les gens. - La grande préoccupation du journal est le tourisme. On entend des "voyagistes" parler de "pertes sèches".

vendredi 28 janvier 2011

[Égypte 2011] ÉPISODE 1

Un vendredi en Égypte
(28 janvier 2011)



Le Monde publie ce matin (28-01-2011) un graphique d'Arbor Networks, qui semble montrer que les autorités égyptiennes ont entièrement coupé l'accès à Internet depuis minuit. Le journal écrit : "Considérée comme ennemi d'Internet par l'organisation Reporters sans frontières, l'Égypte procédait depuis des années à un harcèlement juridique et policier des blogueurs et internautes dénonçant la corruption ou la politique du régime de Moubarak. Mais contrairement à la Tunisie, l'Égypte n'avait pas mis en place de systèmes de filtrage de sites ou services Web. Une politique qui a changé avec le début des grandes manifestations de janvier : les autorités ont tour à tour bloqué temporairement des services comme Twitter ou Facebook. Jeudi, la ville de Suez, théâtre de violentes manifestations la veille, était presque entièrement coupée du monde, avec de très fortes perturbations dans l'accès à Internet, mais aussi aux réseaux mobiles et fixes. - D'après de nombreux témoins dans le pays, les SMS sont également bloqués ce vendredi. Des perturbations sont par ailleurs rapportées dans les services mobiles et fixes par endroit, sans qu'un blocage complet n'ait semble-t-il été mis en place.

[11:15, twitter] Everything ██is█████ ████ ████fine ███ █ ████ love. ████ █████ the ███ Egypt ███ ████ government ██ #jan25 #Egypt #censorship

[Traduction] Tout ██ va █████ ████ ████ bien ███ █ ████ j'aime ████ █████ le ███ gouvernement ███ ████ égyptien ██  Suivez les hashtags #

L'AFP annonce ce matin que Le Caire est quadrillé par les forces de sécurité. Le problème sera de faire sortir les informations du pays malgré la coupure d'Internet. Reste le bon vieux téléphone fixe.


De même, le journal Al-Masry Al-Youm, qui reste accessible pour l'instant, n'a pas été actualisé depuis hier soir (il est listé dans la colonne de gauche).

[13:00](*) BFM annonce des heurts entre manifestants et policiers en présence de l'opposant Mohamed El Baradei, prix Nobel de la paix avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui vient de rentrer au pays. La chaîne d'information rapporte également que les reportages sont censurés et que la communication avec l'Égypte est très difficile.

Der Spiegel titre :  La police égyptienne a la permission de tirer. Le site de l'hebdomadaire allemand rapporte la mise en service de canons à eau et des jets de pierre dans les rangs des manifestants. Il y aurait de nombreuses arrestations au Caire notamment sur les places Tahrir et Ramsès ainsi que dans le quartier d'al-Isaaf. Beaucoup de gens auraient été contrôlés et fouillés.  Dans la matinée, de nouvelles protestations auraient également eu lieu à Suez. - Selon une information émanant du milieu de la sécurité égyptienne, "la police a reçu des consignes claires d'empêcher toute manifestation et de tirer, le cas échéant, sur les manifestants". - D'après un avocat, "la police égyptienne aurait arrêté dans la nuit au moins 20 membres du mouvement oppositionnel des Frères musulmans, dont cinq ex-députés du parlement."

jeudi 27 janvier 2011

Et maintenant le Yémen ?

Voici une vidéo de la chaîne d'information Al Jazira (commentaire anglais) sur les manifestations qui ont eu lieu aujourd'hui (27-01-2011) au Yémen : "Des milliers de Yéménites, inspirés par la Tunisie et l'Egypte, ont manifesté jeudi à Sanaa à l'appel de l'opposition pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans", écrit l'AFP [ici]. Et : " - "Nous nous rassemblons aujourd'hui pour demander le départ du président Saleh et de son gouvernement corrompu", a lancé à l'adresse de la foule un député du parti islamiste Al-Islah, Abdelmalik al-Qasuss. - L'opposition a organisé quatre manifestations distinctes dans la capitale pour "disperser les forces de police", selon l'un des organisateurs. - Les forces anti-émeutes se tenaient à distance des manifestants, mais elles ont renforcé les mesures de sécurité autour du ministère de l'Intérieur et de la Banque centrale. - Le Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir), a organisé quatre contre-manifestations qui ont réuni des milliers de personnes dans la capitale. - "Ne faites pas tomber la démocratie et la Constitution", pouvait-on lire sur l'une des banderoles brandies par des manifestants pro-gouvernementaux. - Les manifestations se sont multipliées ces derniers jours au Yémen, un pays rongé par la pauvreté et le chômage. [...] En outre, des milliers de partisans du Mouvement sudiste, un groupe séparatiste, ont manifesté dans plusieurs villes du Sud du Yémen, dont Daleh, Habilayn, Loder et Ezzan, scandant des slogans séparatistes. "Révolution, Révolution dans le Sud", "Plutôt mourir libres que d'accepter l'occupation", répétait la foule, selon des participants. - Au pouvoir depuis 1978, M. Saleh a été élu pour la première fois en 1999 au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. Il a été réélu pour la deuxième fois en 2006 pour un mandat qui arrive à expiration en 2013. - Un projet d'amendement de la Constitution, en discussion au Parlement malgré le refus de l'opposition, pourrait ouvrir la voie à une présidence à vie pour l'actuel chef de l'Etat. - L'opposition accuse en outre le président Saleh, 68 ans, de vouloir transmettre la présidence à son fils aîné Ahmad, chef de la garde républicaine, unité d'élite de l'armée. - Mais le chef de l'Etat s'est défendu dans un discours télévisé dimanche soir de vouloir transmettre le pouvoir à son fils. "Nous sommes une république, et je suis contre la transmission du pouvoir", a-t-il dit."

[Égypte 2011] PROLOGUE

 La contagion ?



L'AFP rapporte ce soir (25-01-2011) : "Environ 15.000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers du Caire, notamment aux abords des bâtiments officiels du centre-ville, selon les services de sécurité. - La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser les manifestants. - Selon des spécialistes, ces manifestations anti-gouvernementales sont les plus importantes depuis les émeutes de 1977 provoquées par une hausse du prix du pain." [lire la note] Le site de Rue89 annonce "plusieurs morts". - Le slogan des manifestants était "Moubarak dégage". - Dans cette video d'Euronews, il semble que les frères musulmans participent au mouvement.



[actualisation, 26-01-2011] Le Monde rapporte que  : "Le gouvernement égyptien a tout fait, mercredi 26 janvier, pour tenter d'empêcher une répétition des manifestations de la veille. Au moins 500 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, selon les services de sécurité. - Parmi celles-ci figurent 121 membres des Frères musulmans, organisation islamiste officiellement interdite mais tolérée dans les faits, interpellés à Assiout, au sud de la capitale égyptienne. Le ministère de l'intérieur égyptien avait prévenu qu'il interdisait toute nouvelle manifestation, mercredi et que tout contrevenant serait déféré devant la justice. L'agence Associated Press rapporte de son côté que 860 personnes ont été interpellées." - Malgré cette répression et la fermeture de l'accès au site de Facebook, les manifestations se sont poursuivies aujourd'hui.

[Blogs politiques] Rapport de censure

Je n'avais référencé dans un "journal de campagne" précédent que les blogs des politiques disposant d'une fonction commentaire. J'avoue que j'en ai souvent laissé, des commentaires, d'abord pour faire connaître mon travail dans les fameux "milieux autorisés", ensuite pour attirer l'attention des politiques et des observateurs sur certains problèmes soulevés ici.  

La censure est draconienne sur le "blog" du Premier ministre François Fillon (*) : il n'est pas rédigé par l'homme politique lui-même et les modérateurs-rédacteurs ne laissent passer que des "avis favorables". Or, je m'astreins à une certaine neutralité qui ne me permet pas d'acclamer tel ou tel satisfecit. - La censure est importante sur les blogs d'Éva Joly et de Clémentine Autain, qui ont également tendance à n'approuver que les messages de soutien.

À l'inverse, on peut noter une certaine "ouverture" sur le blog de Jean-Luc Mélenchon, très commenté, où il y a, je crois, un certain nombre de "taupes" du "camp opposé" qui cherchent à faire monter le politicien de "l'autre gauche". Je viens d'ailleurs de faire remarquer ce problème dans un commentaire. Résultat : censuré ! - Le même état d'esprit règne sur le blog de Martin Hirsch au Nouvel Observateur. Tous deux pratiquent une modération a posteriori. - La plupart des autres blogs référencés appliquent une modération "circonspecte", si j'ose dire. Quant à celui de Valéry Giscard d'Estaing, qui n'est plus actualisé depuis quelque cinq semaines, il se distingue par l'absence totale de modération.

Il faut remarquer qu'à l'image de M. Fillon un certain nombre de politiciens emploient des rédacteurs qui citent le soi-disant "auteur" du blog à la troisième personne : Éva Joly, Jean-Pierre Chevènement, Vincent Peillon, José Bové sont de ceux-là.

Les cinq blogs d'observateurs politiques référencés sont évidemment tous ouverts aux commentaires sans qu'il y ait une censure notable. Celui de Jean-Michel Aphatie sur RTL est pris d'assaut par un grand nombre de trolls et de spammeurs, qui ne tiennent aucun compte du billet qu'ils (ne) "commentent" (pas). J'ajoute le blog de Pascal Boniface, où les commentaires sont modérés par avance : j'ai déjà été censuré une fois.


(*) Les blogs cités ne sont plus référencés sur ce fil et certains ont été supprimés.

mercredi 26 janvier 2011

[Chiffres] Chômage et dette

Selon Le Monde : "La France n'en a pas fini avec le chômage. Loin s'en faut. Le nombre des demandeurs d'emploi de catégorie A, ceux qui n'exercent pas d'activité réduite, a nettement augmenté en décembre 2010 (+ 1 %, soit 27 100 chômeurs de plus) et sur an (+3 %, soit 80 100 sans emploi supplémentaires), a indiqué, mercredi 26 janvier, la Dares, le service statistique du ministère du travail. - Certes, on est loin des niveaux atteints en 2009, l'année de la récession, marquée par une poussée du chômage dans cette catégorie de l'ordre du demi-million de personnes. Les résultats de 2010 n'en restent pas moins mauvais. D'autant que si l'on ajoute aux sans-emploi de la catégorie A ceux qui ont exercé une activité réduite de moins de 78 heures (catégorie B) et de plus de 78 heures (catégorie C), le nombre des demandeurs d'emploi a augmenté de 202.500 en France métropolitaine (+ 5,3%), à 4.051.700, et de 222.300, départements d'outre-mer (Dom) compris, à 4,3 millions." - 4.300.000 personnes sans travail, un certain nombre d'entre elles avec des familles à charge, c'est énorme !

Et, selon l'INSEE,  la dette publique s’établit à 1.574,6 milliards d’euros à la fin du troisième trimestre 2010, soit environ 81,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) : 1.574.600.000.000 d'euros ! - Une somme au vrai sens du terme "astronomique" : en posant l'équivalence 1 euro = 1 mètre, c'est  plus de dix fois la distance de la terre au soleil.

En tout cas, ce sont là deux thèmes possibles - et souhaitables - de la campagne qui s'annonce. Si tant est que l'on cesse d'instrumentaliser les faits divers pour faire diversion !

[Presse] Nicolas Demorand, nouveau directeur de Libération

Le nouvelle est surprenante. Le successeur de Serge July à la tête du quotidien Libération retourne d'où il est venu : au Nouvel Observateur. Et le journaliste Nicolas Demorand, qui officie actuellement sur l'antenne d'Europe 1 deviendra, au premier mars, le nouveau directeur de ce journal réputé "de gauche". Voici ce qu'écrit Le Point : "mercredi matin [26-01-2011], il [N.D.] a annoncé à Denis Olivennes, le patron d'Europe 1, qu'il quitterait la station au 1er mars pour diriger le quotidien Libération, Laurent Joffrin ayant, de son côté, accepté de rejoindre Le Nouvel Observateur, son ancienne maison. Demorand relève ainsi le défi de la presse écrite, un milieu dans lequel cet enfant de la radio n'a jamais évolué." - Ça promet ! - Selon l'hebdomadaire, c'est "Édouard de Rothschild, actionnaire de Libération, [qui] a convaincu Nicolas Demorand de faire le grand saut." - Espérons qu'il sera solidement arrimé !

On apprend cet après-midi que la candidature "a été retenue par le conseil de surveillance" de Libération. Reste l'élection, qui devrait être une formalité. - Idem pour Laurent Joffrin, pressenti pour prendre la direction du Nouvel Observateur.

mardi 25 janvier 2011

[Billet] L'instrumentalisation politique des faits divers

Pas besoin de remonter bien loin le cours de l'histoire récente pour trouver des faits divers qui ont influencé le vote des électeurs :  Le "drame d’Évreux" du 8 mars 2002 que le politicien d’extrême droite Bruno Mégret avait commenté le 13 mars dans un communiqué intitulé Drame d’Évreux : le vrai coupable, c’est Jospin. - "Bruno Mégret, père de famille lui-même, s’associe à l’extrême douleur des proches de Patrice Bègue, battu à mort à Évreux pour avoir voulu défendre son fils contre le racket. Ce drame n’est aucunement un fait divers mais l’aboutissement de nombreuses années de complaisance de la classe politique à l’égard des voyous. Les vrais coupables, ce sont donc M. Jospin et ses prédécesseurs de droite qui doivent être sanctionnés aux prochaines élections. Bruno Mégret appelle les Français à ne plus faire confiance à cette classe politique, coupable de non-assistance à peuple en danger. Il devient impératif de remettre de l’ordre en France." [ici]

Puis ce fut la "tuerie de Nanterre" : "Dans la nuit du 26 au 27 mars 2002 à 1 h 15, à l'Hôtel de ville de Nanterre, au terme d'une séance du conseil municipal présidée par le maire Jacqueline Fraysse, un homme installé dans le public, Richard Durn, se lève et fait usage d'armes à feu préalablement dissimulées sous sa veste. - Il tire sur les élus, un à un, se déplaçant de pupitre en pupitre. Dans la fusillade, il tue huit élus et en blesse dix-neuf autres (dont quatorze grièvement), avant d'être maîtrisé par Gérard Perreau-Bezouille, sept autres élus et un agent communal. Une fois maîtrisé, le tireur demande en hurlant « Tuez-moi ! » - Lors de son interrogatoire, le 28 mars 2002, Richard Durn se suicide en se défenestrant du quatrième étage de l'immeuble de la brigade criminelle, 36 Quai des Orfèvres à Paris, après être passé aux aveux." (Wikipedia

Enfin et surtout l’agression de "Papy Voise" : "Le 18 avril 2002 (...), Paul Voise, un retraité apparemment sans histoires, apprécié par tous ses voisins, est agressé dans la masure qui lui sert d'habitation à Orléans. Deux jeunes individus non identifiés auraient tenté de le rançonner, puis roué de coups, et incendié sa maison avant de prendre la fuite. - Le lendemain, le 19 avril, le journal de 20 h de TF1 accorde une grande importance à ce fait divers. Les images du visage tuméfié et les pleurs de Paul Voise bouleversent la France entière et provoquent une vague d'indignation face à la délinquance. Les propositions d'aide à la reconstruction du pavillon du vieil homme sont lancées en grand nombre. - Le 20 avril, TF1 revient très longuement dans ses journaux télévisés sur cette histoire, de même que France 2. Cette agression dépasse alors le stade du fait divers et devient rapidement le symbole des affaires d'insécurité en France, qui a été un des principaux thèmes de bataille dans la campagne de l'élection présidentielle et du prétendu laxisme de la gauche." (Wikipedia)


Le lendemain, 21 avril, eut lieu le 1er tour des Présidentielles 2002 avec le résultat que l'on connaît.

En ce moment, c'est "l'affaire Lætitia", présumée morte assassinée par un récidiviste, qui démontre une nouvelle fois, au besoin, l'instrumentalisation des faits divers criminels par la classe politique, dans un jeu assez pervers avec les médias, qui tendent à privilégier, à mettre en exergue ce genre d'information, notamment au dépens de l'actualité internationale, pourtant riche en événements beaucoup moins anecdotiques.

Mais ce n'est pas là une particularité française. Tous les médias nationaux ont des "informations paravent", qui permettent de faire du remplissage au lieu d'informer de  façon  détaillée et documentée sur ce qui se passe dans le monde. Les sports remplissent ce rôle à merveille. Les faits divers aussi.


La "diversion", qui s'opère dans le domaine des faits divers criminels, participe du "divertissement" pascalien. Le philosophe écrit (je souligne) : "C'est l'origine de toutes les occupations tumultuaires des hommes, et de tout ce qu'on appelle divertissement ou passe temps, dans lesquels on n'a en effet pour but que d'y laisser passer le temps, sans le sentir, ou plutôt sans se sentir soi même, et d'éviter en perdant cette partie de la vie l'amertume et le dégoût intérieur qui accompagnerait nécessairement l'attention que l'on ferait sur soi même durant ce temps-là. L'âme ne trouve rien en elle qui la contente. Elle n'y voit rien qui ne l'afflige, quand elle y pense. C'est ce qui la contraint de se répandre au dehors, et de chercher dans l'application aux choses extérieures, à perdre le souvenir de son état véritable. Sa joie consiste dans cet oubli ; et il suffit pour la rendre misérable, de l'obliger de se voir, et d'être avec soi." (1)


Il s'agirait alors de faire "oublier" au destinataire de ces informations  -  et des commentaires politiques qui les instrumentalisent - sa "condition véritable", sa "misère". - Pascal pense certes d'abord à la misère de l'âme. Mais n'a-t-il pas déjà observé chez les esprits de l'époque absolutiste cette même frénésie, cette agitation "au dehors", ce tumulte, cette hyperactivité qui caractérisent si bien l'époque présente ?


Frénésie qui cache un grand vide. C'est la vanité  de Pascal (je souligne) : "Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous, et en notre propre être : nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire ; et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver cet être imaginaire, et négligeons le véritable. Et si nous avons ou la tranquillité, ou la générosité, ou la fidélité, nous nous empressons de le faire savoir, afin d'attacher ces vertus à cet être d'imagination : nous les détacherions plutôt de nous pour les y joindre ; et nous serions volontiers poltrons, pour acquérir la réputation d'être vaillants. Grande marque du néant de notre propre être, de n'être pas satisfait de l'un sans l'autre, et de renoncer souvent à l'un pour l'autre ! Car qui ne mourrait pour conserver son honneur, celui-là serait infâme." (2)

En termes pascaliens, nous avons donc d'un côté le divertissement d'une âme misérable, qui cherche à oublier sa condition véritable pour ne pas éprouver "l'amertume" et le "dégout intérieur". De l'autre, il y a la vanité de l'être "imaginaire" que l'on serait tenté de mettre en relation avec les personnalités médiatiques qui veulent "vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire". Et, en période pré-électorale, la classe politique se fait plus "médiatique" que jamais : dans la presse, à la radio, à la télévision, et sur Internet (avec des blogs, forums, sites, vidéos).



Mais l'instrumentalisation, alors ? Elle serait impossible sous sa forme actuelle sans les médias de masse. Il y eut certes des affaires comme celle de Calas au temps de Voltaire (1761)  qui appartiennent à une époque "pré-médiatique", même si certains journaux et publications  circulaient déjà auprès d'un public de plus en plus friand d'informations "diverses" et divertissantes. Mais le "J'accuse" de Zola, paru dans l'Aurore du 13 janvier 1898 à propos de l'affaire Dreyfus, est impensable sans le support de la presse écrite diffusant le message à une grande échelle. - Zola a certainement instrumentalisé ce fait divers à des fins militantes, lui ajoutant alors une dimension politique.


C'est le mariage entre le fait divers, les médias de masse et le discours politique, qui permet l'instrumentalisation, c'est-à-dire le déplacement d'un drame personnel, toujours singulier et complexe, sur la place publique où il devient tantôt "un cas d'école",  tantôt un "symptôme" pour tel ou tel malaise collectif. En bref, on peut lui faire dire ce qu'on veut, puisqu'on le vide de sa substance en le transportant sur la scène abstraite et généraliste des médias. - Or, dans bien des faits divers, personne ne saura jamais "ce qui s'est réellement passé", comme si la "vie réelle" était étrangement absente de ce monde virtuel, avec son éternel sourire, ses beaux costumes et belles robes, son fard, tout à fait dans la tradition de la cour du Roi Soleil - dont la "lumière naturelle" aura fait place à l'éclairage artificiel des projecteurs et spotlights. On finit d'ailleurs par s'en désintéresser, de la vie "réelle", puisqu'un nouveau fait divers vient sans cesse éclipser l'ancien, et un nouveau match vient toujours faire oublier l'ennui du précédent, da capo al fine.


Si le fait divers nous "divertit" du vide existentiel, ou de l'abîme pascalien (3), son instrumentalisation politique comble un vide collectif, emplit la place publique de discours contradictoires qui relèvent pour la plupart de la doxa, de l'opinion, et non du savoir. Car il n'est plus question d'objets, de faits "réels", mais de leur dimension "virtuelle" : je crois que c'est Baudrillard qui a observé la disparition des objets au profit des "simulacres". - En transposant cela sur la scène politique, le "divertissement" des "conditions réelles" se fait en instrumentalisant - ou comme il faudrait dire maintenant : en "médiatisant" - des événements anecdotiques, plus ou moins barbares, servant de plate-forme à l'expression de différents discours et commentaires à vocation polémique, au dépens d'un véritable débat démocratique sur les "problèmes réels" de l'État et des citoyens.



(1) Blaise Pascal, Pensées sur la Religion et sur quelques autres sujets, qui ont esté trouvées apres sa mort parmy ses papiers, Paris 1671, p.192 ( XXVI, Misère de l'homme) [texte ici]
(2) Ibid., Pensées, p. 176 (XXIV, Vanité de l'homme)
(3) Ibid., Pensées, p. 169 : "Car enfin, qu'est-ce l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout. Il est infiniment éloigné des deux extrêmes ; et son être n'est pas moins distant du néant d'où il est tiré, que de l'infini où il est englouti."

[Algérie] Émeutes ? Quelles émeutes ?

S.E. Missoum Sbih, l'ambassadeur d'Algérie en France, était l'invité de Jean-Michel Apathie sur RTL hier matin (24-01-2011). Aux questions pointues du journaliste sur les événements actuels, et notamment sur l'empêchement de la marche pacifique de samedi dernier, voici ce qu'il répond (je vous laisse jouir de la découverte) :

lundi 24 janvier 2011

[Tunisie] Réactions après coup ...

Voici un montage fait par L'Express de trois réactions de politiques (MM. Juppé, Guaino, Mme Aubry) après l'offre faite par la ministre des Affaires étrangères, Mme Alliot-Marie, à l'encore-président Ben Ali (et d'ailleurs également au toujours-président Bouteflika) de porter assistance à la sécurité tunisienne (et algérienne) pour la maîtrise de la rue. Le montage a été publié le 18-01-2001, soit une semaine après la déclaration de la ministre à l'Assemblée nationale.



Et voici donc cette offre d'assistance sécuritaire lancée par Michèle Alliot-Marie le 11 janvier après une question de Jean-Paul Lecoq (PCF). La désormais célèbre déclaration d'intention intervient vers 3'30" ...



  Ce samedi (22-01-2011), les forces de sécurité algériennes ont montré qu'elles n'avaient pas besoin des CRS françaises pour empêcher la marche pacifique à Alger.  Et face à la rue qui gronde encore en Tunisie ce lundi (24-01-2011), qui faut-il assister à présent ? Les policiers qui manifestaient dimanche ou ceux qui lancent des grenades lacrymogènes aujourd'hui ?

[Tunisie] La rue gronde encore

À midi (24-01-2011), les images montrées à la télévision française témoignent de violents affrontements  opposant des manifestants hostiles au gouvernement de transition et les forces de police qui font usage de gaz lacrymogènes. Voici des extraits du dernier bulletin de l'AFP :

TUNIS — Un affrontement a opposé devant le siège du gouvernement lundi [24-01-2011] à Tunis policiers et manifestants exigeant le départ des ministres de l'ancien régime, tandis que la reprise des cours était plombée par une grève à l'ouverture d'une semaine cruciale pour la survie du cabinet. - La Tunisie restait plongée dans la tension alors que des milliers de manifestants hostiles à l'équipe, formée il y a tout juste une semaine mais très contestée, ont reçu le renfort symbolique de ruraux de l'intérieur à l'origine de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.

"On va rester jusqu'à ce que le gouvernement démissionne et s'enfuie comme Ben Ali", a déclaré à l'AFP Othmene, 22 ans, militant de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET). -Lundi matin, des policiers anti-émeute ont tiré des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui leur lançaient des pierres devant les bureaux du Premier ministre après que des policiers eurent tenté d'exfiltrer des fonctionnaires des bureaux de Mohammed Ghannouchi, a constaté l'AFP.

Sur les centaines de manifestants qui avaient passé la nuit malgré le couvre-feu sur l'esplanade de la Kasbah, près du palais du Premier ministre, plusieurs dizaines ont couru vers les policiers, provoquant un mouvement de foule. Des policiers ont tiré quelques grenades lacrymogènes sur les manifestants qui leur ont jeté des bouteilles en plastique, puis des pierres et tout ce qui leur tombait sous la main. - Après le bref incident, les portes du palais du Premier ministre étaient étroitement gardées par l'armée. Les accès à la Kasbah ont été fermés par des barbelés et des cordons de l'armée et de la police. - Un millier de personnes, venues notamment de la région de Sidi Bouzid, dans le centre, d'où est partie à la mi-décembre "la révolution du jasmin", rejointes par des Tunisois, ont commencé vers 07H00 du matin (06H00 GMT) à appeler de nouveau au départ du gouvernement d'union nationale. ...

Lundi est considéré comme une journée test pour jauger l'évolution du rapport de force entre la rue et le gouvernement, qui fait le gros dos pour le moment et semble tabler sur un hypothétique essoufflement de la contestation populaire. - Ses efforts pour remettre le pays sur les rails ont d'entrée été plombés par une "grève illimitée" des instituteurs réclamant eux aussi les départ du gouvernement provisoire des anciens ministres de M. Ben Ali, en ce jour de reprise théorique des cours dans les maternelles, le primaire et pour les lycéens de classe terminale. ...

[WikiLeaks ] La réélection du président Bouteflika (2009)

El Watan signale ce matin la parution de comptes-rendus diplomatiques sur le site de WikiLeaks, qui concernent la réélection du président Bouteflika en avril 2009. - Le journal résume : «A la surprise de personne, le président Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat le 9 avril, au cours d’élections soigneusement chorégraphiées et scrupuleusement contrôlées, avec, à la clé, des résultats officiels que le principal chef d’opposition qualifie de ’brejnéviens’», peut-on lire dans un mémo daté du 13 avril 2009, publié samedi sur le site internet de WikiLeaks [...] «Le ministère de l’Intérieur n’a pas autorisé le staff de l’ambassade à observer le processus électoral. Toutefois, le personnel de l’ambassade a pu assister, officieusement, au déroulement de l’opération dans quelque 30 bureaux de la capitale», explique le diplomate. Et ils n’ont aperçu qu’une poignée d’électeurs y entrer, et ce, même durant les heures de «rush». Même le chef de la délégation de suivi de l’ONU a affirmé au diplomate qu’il était «tout à fait certain que les choses ne tournaient pas rond», car il a reçu «un nombre important de vagues allégations de fraude». - Mais le manque de détails précis quant à ces irrégularités fait qu’il était «impossible» pour la délégation de l’ONU de décrire avec certitude «le type de fraudes qui se sont produites, ainsi que la manière dont elles se sont déroulées», rapporte l’ambassadeur. Pourtant, ce dernier ne semble pas à court d’exemples sans équivoques, des témoignages «détaillés de manipulation». «L’une de nos employées a assisté à un coup de téléphone reçu par le responsable d’un bureau de vote. C’était un officiel du ministère de l’Intérieur qui lui ordonnait de gonfler le nombre de bulletins de vote déposés au cours de la journée. A la fermeture du bureau, la police du ministère de l’Intérieur a présenté au responsable un protocole de vote à signer. Dessus, étaient consignées des statistiques largement supérieures et des noms qu’il n’avait tout bonnement pas vus de la journée», est-il affirmé dans le câble. Mais d’autres «signes» ont bien démontré les efforts fournis par le gouvernement pour «gérer l’optique du processus» et étouffer les voix dissidentes. [...] Le dignitaire onusien [Abdool Rahman] s’insurge de moultes entraves rencontrées et des pressions subies par la délégation lors de sa mission. Et celui-ci d’épingler «le non-accès des autres candidats que Bouteflika aux médias lourds durant leurs campagnes». De même, Abdool Rahman est dépité par l’absence de rôle accordé à la société civile dans la chose publique. «Il y a nécessité de faire des progrès en termes de liberté d’expression et de séparation entre l’administration et le gouvernement. Il est impératif de créer un réel dialogue entre les citoyens, la société civile et le gouvernement», ont recommandé les observateurs.

L'article intitulé Une fraude massive conclut sur une dernière citation des diplomates américains : «L’Algérie est assise sur un volcan ». Et, malgré les événements récents qui accréditent le pronostic, le silence continue de régner de l'autre côté de la Méditerranée. Serait-il coupable ?

Voici quelques extraits des dépêches dans le texte :

SUMMARY: To the surprise of noone, Algerian President Abdelaziz Bouteflika was elected to a third term on April 9 [2009] in a carefully choreographed and heavily controlled election with official results the main opposition leader called "Brezhnevian." Interior Minister Noureddine Yazid Zerhouni announced in a press conference on April 10 that a record 74.54 percent of over 20 million eligible voters participated in the election, with Bouteflika receiving 90.24 percent of the votes. Opposition parties and defeated candidates have placed actual turnout figures at between 18 and 55 percent, while informal Embassy observations indicated that the vast majority of polling stations were empty across the capital, with actual turnout at 25-30 percent at most. A joint statement by observer teams from the African Union, Arab League and Organization of the Islamic Conference was quick to proclaim the election "fair and transparent," but UN monitors declined to participate in the statement despite Algerian government pressure to do so. Their concerns, to be presented in a private report to UN Secretary General Ban Ki-Moon, illustrate a system in which opposition parties and civil society have their backs against the wall and citizens have little to do with a political process increasingly detached from society. With Bouteflika's hold on power secure, Algeria now faces an urgent need for dialogue between the population and the state, a situation that left the UN monitors deeply worried about what comes next. END SUMMARY.
[...]
As many observers here predicted before the election (...), the official turnout figure has stirred more controversy than the election result itself. Two hours after the polls closed on election day, Zerhouni put turnout at 74.11 percent, revising the number slightly upward the next day. State-run television (ENTV) and the pages of the regime newspaper El Moudjahid ran images depicting crowds of voters queuing outside Algiers polling stations. But anecdotal reports of voter activity suggested Zerhouni's figure to be greatly exaggerated. Some of our local staff noted that the crowds of voters on state media appeared dressed for cold weather, while April 9 was generally warm and sunny, suggesting that officials used archive footage from previous elections. The opposition Rally for Culture and Democracy (RCD) charged that at several polling stations, the Interior Ministry bussed in loyal voters such as plainclothes police to create an optic that matched the desired turnout result. xxxxxxxxxxxx told us the polling stations he visited with a French journalist were almost empty. In one case, he met an unemployed man who said he was voting because he was told to present his voter card in order to obtain a passport. A woman at another polling station told xxxxxxxxxxxx she was there to visit her daughter, who was a polling official, but she did not intend to vote. [Read more]

dimanche 23 janvier 2011

[Algérie] Dernières nouvelles d'Alger

Suite : Les journées du [12 février 2011] et du [19 février 2011]

Le journal El Watan l'annonce ce matin (22-01-2011) : Un dispositif policier impressionnant a été déployé dès les premières heures de la matinée du samedi 22 janvier sur toutes les rues de la capitale du pays, Alger. - Objectif : empêcher la marche à la quelle a appelé le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) pour aujourd’hui de la place du Premier mai au siège de l’APN.- Il faut dire que les services de police n’ont lésiné sur aucun moyen. Le pouvoir a fait sortir tout son arsenal répressif pour ne laisser aucune chance à tout mouvement de protestation. Camions à jet d’eau, forces antiémeute, policiers en civil… sont visibles dans beaucoup d’endroits de la capitale. -  Les accès menant vers la place du Premier Mai, que veulent atteindre les manifestants de Kabylie, sont hermétiquement filtrés par de nombreux barrages, à l’est d’Alger.  Le pouvoir a, même, suspendu les navettes des trains de banlieue. - Des hélicoptères survolent le ciel d'Alger. Les deux sièges du RCD, celui d’El Biar et celui de Didouche Mourad sont également encerclés par la police. - Selon le parti de Said Sadi, le député Athmane Mazouz a été arrêté ce samedi matin à Alger. On apprend en outre que des affrontements ont éclaté aux Isser dans la wilaya de Boumerdès entre les forces de sécurité et des manifestants qui se rendaient à Alger.

 [actualisation d'El Watan]

 A 11h, la place du 1er Mai est entre les mains de la police, qui contrôle tous les accès. De nombreux manifestants sont bloqués à la rue Didouche Mourad. Des affrontements sont signalés au niveau du siège du parti à Didouche Mourad. - On nous signale deux blessés parmi les militants du RCD qui se trouvent au siège du parti, dont un blessé à la tête. - Le président du RCD et des dizaines de militants et de sympathisants sont bloqués au siège du parti à la rue Didouche Mourad, encerclé par des centaines de policiers anti-émeutes.

[13:00]

La situation reste tendue devant le siège du RCD à la [rue] Didouche Mourad, où la police est présente en force. les militants et sympathisants du parti sont retranché à l'intérieur du siège, alors qu'à l'exterieur les présents se sont dispersés. - On nous signale une dizaine de blessés, dont [un] à la tête, parmi les militants du RCD qui se trouvent au siège du parti. Le chef du groupe parlementaire Athmane Mazouz a été évacué à l'hôpital. - De nombreux manifestants ont été blessés par les coups de matraques, d'autres ont été interpellés et conduits dans les différents commissariats d'Alger.





[Actualisations du site DNA (Dernières Nouvelles d'Algérie)]

14h40 : Sept policiers ont été blessés dans des heurts avec des partisans du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie devant leur siège a rapporté l'agence officielle algérienne de presse (APS)

14h30 : Le site Internet du parti [www.rcd-algerie.net] n'est plus accessible depuis 14 heures. [Il l'est à nouveau, mais il n'y a rien sur les manifestations à la Une]

13h23 : Le siège du RCD, sis à la rue Didouche Mourad, est toujours encerclé par la police anti-émeute. Un député affirme à DNA que la direction dénombre déjà une quarantaine de blessés qui ont été évacués à l'hôpital ou soignés sur place. Une tentative de marche vers la Place du 1er mai a été aussitôt réprimée par les forces de l'ordre.

Le site rapporte également les propos de Saïd Sadi, le président du RCD, ce matin : « Nous sommes encerclés au siège du parti. Ils veulent étouffer cette marche. La police nous empêche de rejoindre la foule qui nous attend. Tous les accès à la capitale ont été fermés. La police a procédé à plusieurs arrestations dans la nuit du vendredi ainsi que dans la matinée du samedi. Des bus ont été bloqués à l’entrée de la ville. Il y a plus de 3000 policiers qui ont été déployés uniquement à la place du 1er mai. C’est une véritable bataille d’Alger. »

[Extraits du compte-rendu d'El Watan publié à 15:00]

[Des] dizaines de barrages fixes de la Police ont quadrillé, dès les premières lueurs du matin de samedi, Alger et ses environs pour filtrer les véhicules et leurs passagers. Les automobilistes ont subi les uns après les autres des fouilles minutieuses et les plus jeunes d’entre eux ont été interrogés pendant de longues minutes.  - "Où est-ce que vous partez ?", "Qu’allez vous faire à Alger ?", lancent des agents de l’ordre aux jeunes qui s’apprêtaient à prendre le bus pour aller à Alger-centre. - Ainsi, dès 9 H du matin, les forces de l’ordre ont étouffé la capitale avec un dispositif sécuritaire soigneusement étudié pour empêcher tout mouvement de foule sur les rues et les artères d’Alger.  Des transporteurs privés nous ont même confié que des "civils" sont venus aux gares routières de Blida et de Boufarik pour leur expliquer qu’il n’était pas de leur intérêt de rôder encore l’après-midi à la gare routière de Tafourah et de Kharrouba !  - Au niveau des gares ferroviaires, les portes et les guichets ont été fermés. Et les quelques agents présents sur les lieux ont reconnu que des directives précises leur ont été transmises. "Aujourd’hui, pas de train pour que personne ne puisse aller à la marche !", confie tout de go un fonctionnaire à la gare de Birtouta.  - Sur les routes, au niveau de chaque barrage policier, des bouchons monstres ont bloqué des centaines de véhicules et de bus. Les manifestants en provenance de Boumerdès ou de Tizi-Ouzou ont été donc retenus durant des heures au milieu des embouteillages. - Dans les airs, un hélicoptère survolait en permanence Alger et ses environs pour passer au crible tout mouvement "suspect". Pris de panique, et apeurés par cette atmosphère policière inhabituelle, de nombreux Algérois n’ont même pas pu sortir de chez eux...

Tôt le matin, pas moins de 35 camions de police ont "squatté" l’avenue Didouche Mourad, qui abrite le siège du RCD, en coupant toute circulation routière. Pas moins de 300 policiers équipés de boucliers et de bâtons ont bouclé l’entrée du siège du parti de Saïd Sadi.  Impossible donc de sortir dans la rue sans entrer en affrontement avec ces légionnaires impassibles à qui on a intimé l’ordre de réprimer toute tentative d’occuper la rue. - Une centaine d’étudiants, de militants, de journalistes et des syndicalistes sont, dès lors, retenus en «otages» par des policiers. Ces derniers n’ont pas hésité à proférer des menaces et à brandir leurs boucliers pour signifier aux manifestants qu’ils subiront tous un passage à tabac s’ils entêtent à vouloir marcher à Alger. - Mais les "otages" n’ont pas cédé pour autant à la résignation et à la peur. Des chaises, des pierres et des bouteilles ont été balancées sur les policiers du haut de l’immeuble qui a servi de forteresse aux militants du RCD. Quelques-uns ont même bravé les forces de l’ordre en tentant de sortir avec leurs banderoles dans la rue. Mais l’accueil musclé de la brigade anti-émeutes a vite tourné en affrontement général. - Une dizaine de personnes ont été arrêtées et d’autres ont subi des coups et des blessures. Au moins deux manifestants ont été grièvement blessés dont un sera transféré, sur une civière, à un hôpital Algérois. A ce moment-là des cris de colère fusent de partout : "Pouvoir assassin", "Jazaïr Hourra, Jazaïr Democratiya". - Des drapeaux tunisiens sont aussi brandis et des chants patriotiques entonnés à haute voix. "Vous êtes des Algériens comme nous. Pourquoi vous nous maltraitez !", "Jusqu’à quand allez-vous défendre ce régime pourri ?", lâchent des jeunes manifestants en colère contre cette répression menée tambour battant par des autorités qui ne reculent devant rien pour brimer la société civile...


***


Pendant ce temps-là, on s'extasie sur la "Révolution du Jasmin" dans cette belle Tunisie, que tous les vacanciers français (et non des moindres) apprécient, et l'on partage l'émotion du Premier ministre sortant, M. Ghannouchi, qui déclare n'avoir été qu'un maillon exécutif du système Ben Ali (ci-dessous). - L'adage se confirme : En insistant sur une chose, on en passe une autre sous silence.  -  En effet, l'Algérie fait l'objet d'un black-out médiatique assez formidable en France. Or, si jamais les choses devaient changer dans ce pays, on entendrait la scène médiatique française applaudir d'autant plus fort que le silence, qui précédait, fut intense.

[Nota] On peut exclure de ce silence la journaliste Caroline Fourest qui demandait hier aux deux politiques présents sur le plateau de la Semaine Critique (France 2, modérée par Franz-Olivier Giesbert) s'ils allaient soutenir "l'opposition démocrate et laïque qui manifeste demain dans les rues d'Alger contre l'avis du régime, qui fait déjà tout pour l'empêcher..." Réponse d'Henri Guaino, conseiller spécial du président Sarkozy : "Je n'imagine pas un instant que la France, ancienne puissance coloniale, puisse, à chaque fois qu'il y a une manifestation ou une opposition dans un pays, se ranger délibérément aux côtés de cette opposition..." - Ça va mieux en le disant ! - Quant à la réponse de Jean-Pierre Chevènement, elle est noyée sous la charge du chroniqueur David Abiker qui interpelle à nouveau Henri Guaino sur la question tunisienne. - Exit Jazaïr !


[update, 23-01-2011] - Un autre résumé de la journée est paru à 3h du matin sur le site d'El Watan.


samedi 22 janvier 2011

[Haïti] Le mystère Baby Doc

Le site du journal Le Monde reprend aujourd'hui une vidéo de la brève conférence de presse de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, tenue vendredi (21-01-2011) et mise en ligne par Haïti Press Network. Le mystère sur son retour au pays reste entier : il devait s'attendre à des poursuites, qui ont effectivement été engagées, mais cette perspective ne l'aura pas empêché de faire sa rentrée sur une scène politique plutôt chaotique où les résultats du premier tour des présidentielles ne sont toujours pas annoncées officiellement et où la date du second tour, initialement fixée au 16 janvier 2011, reste incertaine. Comme le précise Le Monde : "le chanteur populaire Michel Martelly, arrivé troisième au premier tour de l'élection présidentielle du 28 novembre, a menacé lors d'une conférence de presse d'appeler ses partisans à descendre dans la rue si le Conseil électoral n'acceptait pas les recommandations de l'Organisation des États américains (OEA) qui a suggéré de lui accorder la deuxième place."

À propos de la conférence de presse, Le Monde écrit : "M. Duvalier, 59 ans, qui est rentré dimanche à Port-au-Prince de 25 années d'exil en France, semblait avoir du mal à s'exprimer et a quitté la tribune après une petite dizaine de minutes, laissant la parole à ses avocats. Il n'a répondu à aucune question et n'a donné aucune indication sur ses intentions, notamment un éventuel retour sur la scène politique. Il s'est dit "favorablement impressionné par l'accueil" qui lui a "été réservé pour cette visite, surtout par cette foule de jeunes" qui n'a pas connu sa présidence. Un ancien parlementaire américain, Bob Barr, s'est rangé aux côtés de "Baby Doc" après son appel. "Duvalier a expliqué que l'amour qu'il ressent pour son pays et la compassion pour tous les Haïtiens pour le désastre subi lors du séisme de l'année dernière ont dépassé les risques encourus par son retour en Haïti", a indiqué l'ex-représentant, un républicain pur et dur." - Ben voyons !

Voici donc la vidéo de Haïti Press Network, dont le volume est plutôt faible. On remarquera que Jean-Claude Duvalier lit un papier et que sa diction est assez monotone, presque résignée. Le maître mot de ce discours est "la réconciliation nationale".

vendredi 21 janvier 2011

[Tunisie] Récit de voyage

Dès le 4 janvier 2010, jour de la mort du jeune Mohamed Bouazizi, qui s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, « Le Monde diplomatique » a décidé d’envoyer un journaliste en Tunisie. Du jeudi 6 janvier au jeudi 13 janvier, il a sillonné le pays, de Tunis à Tozeur, de Metlaoui à Gafsa, de Sidi Bouzid à Sfax puis Sousse. Son article paraîtra dans notre dossier du numéro de février, consacré aux ressorts de la révolution tunisienne et à l’onde de choc qu’elle a causée dans les pays arabes. En attendant, voici le récit au jour le jour d’une semaine qui est d’ores et déjà entrée dans l’histoire moderne de la Tunisie.

Déclaration d'intention

 21 janvier 2011

On trouvera, un peu plus loin dans ce blog, une chronique de la campagne française pour les élections présidentielles et législatives qui se dérouleront, sauf incident majeur, à partir de fin avril 2012. Les dates probables, qui attendent une confirmation officielle fin octobre 2011, sont les dimanches 22 avril et 6 mai 2012 pour les deux tours des présidentielles, puis les dimanches 10 et 17 juin 2012 pour les deux tours des législatives. - Entre-temps, il y aura eu des élections cantonales les 20 et 27 mars 2011 qui concerneront les 2023 cantons  (sur 4039) renouvelés en 2004 (ici), ainsi que des sénatoriales partielles (165 sièges sur 348) en septembre 2011 (). - La date limite d'inscription sur les listes électorales pour les présidentielles sera très probablement fixée au samedi 31 (i. e. vendredi 30) décembre. La publication de la liste officielle des candidats pourrait intervenir le lundi 19 mars 2012 et la campagne officielle débuter le 9 avril pour se clore le vendredi 20 avril 2012 à minuit. 32 heures plus tard, les bureaux de vote métropolitains ouvriront leurs portes.

Malgré un certain nombre de simulacres et de manipulations, de promesses non tenues, ou intenables, et de retournements de veste spectaculaires, je continue de croire à la démocratie. Car pour l'heure, il n'y a pas de système alternatif garantissant la liberté d'expression, d'opinion, de pensée des citoyens. - L'élection présidentielle, qui conditionne nécessairement celle du parlement, programmée dans la foulée, ne devrait  donc pas être prise à la légère. Il ne faudrait pas que l'opinion se laisse influencer par certaines manipulations et prestations médiatiques, ou par la publication incessante de sondages, qui tentent d'anticiper dans une sphère purement virtuelle - et finalement d'influencer - le vote effectif des citoyens. Dès lors, il s'agit surtout de prendre au sérieux le droit de vote, qui est également l'un des devoirs essentiels de tout citoyen responsable. 

Dans cette chronique, mon ambition sera d'abord celle d'un archiviste, qui "compile" ou regroupe et classe les contenus touchant aux échéances électorales de 2012, afin que les gens intéressés ou concernés puissent les trouver et les consulter plus facilement, maintenant ou plus tard. - Mon travail consiste également à sélectionner et à mettre en forme les contenus, à la manière d'un éditeur qui débroussaille la jungle des informations pour garder l'essentiel en éliminant l'accessoire. Or, qu'est-ce qui est  important et qu'est ce qui ne l'est pas ? Qui peut savoir aujourd'hui ce qui comptera demain, ou sera sans intérêt ? Vos messages m'aideraient surement à faire la part des choses. - Enfin, la tache la plus passionnante mais aussi la plus difficile, que je me fixe, concerne la rédaction de billets d'humeur où je m'efforcerai de mettre un mouchoir sur mes convictions politiques et les indignations qui, forcément, les accompagnent. Je sais bien que je ne tiendrai pas jusqu'au bout. Plus les élections approcheront, plus les masques tomberont. Le mien, mais aussi ceux de tous les autres.

[Tunisie] Sami Zaoui sur France 2

En duplex de Tunis, Sami Zaoui, nouveau secrétaire d'État au ministère de l'Industrie, est interrogé par Arlette Chabot (À vous de juger, France 2, 20-01-2011). - Il vient de sortir du premier conseil des ministres. Voici la bande son de l'entretien : 

jeudi 20 janvier 2011

Le lapsus d'Henri Guaino : Nicolas Sarkozy candidat !

Invité ce soir (20-01-2011) au Grand Journal (Canal+), Henri Guaino, le conseiller spécial du président de la République, s'est laissé emporter par l'enthousiasme. Interrogé par Ariane Massenet sur quatre candidats potentiels du parti socialiste (F. Hollande, DSK, Martine Aubry, S. Royal), il lance sur un ton convaincu : "Nicolas Sarkozy fera campagne..." - pour essayer de se rattraper ensuite. Trop tard. L'assistance applaudit déjà et les animateurs présents arborent un ricanement satisfait.

Un peu plus tard le chef de l'UMP, Jean-François Copé, interrogé par Arlette Chabot (À vous de juger, France 2, 20:35), transforme la révélation de son collègue Guaino en véritable effet d'annonce, qu'il avait d'ailleurs donné en avant-première aux militants.

[Sondage] 20 janvier 2011

Sur le site du Point, on peut lire la spéculation suivante, qui se base uniquement sur des sondages, alors que les candidatures de trois des socialistes mentionnés (sur quatre) ne sont ni officielles ni même certaines.

Martine Aubry battrait Dominique Strauss-Kahn au second tour des primaires socialistes, selon un sondage CSA pour de BFMTV, 20 Minutes et RMC diffusé jeudi. La dirigeante socialiste obtiendrait 51 % des suffrages, contre 49 % pour le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), précise cette enquête. En revanche, Dominique Strauss-Kahn s'imposerait largement face à François Hollande (55 %-45 %) et Ségolène Royal (57 %-43 %). Pour battre Dominique Strauss-Kahn au second tour, encore faudrait-il que Martine Aubry soit qualifiée. Or, si tous les leaders socialistes se lancent au premier tour, Martine Aubry serait troisième derrière Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal. - Pour les intentions de vote à la présidentielle, Nicolas Sarkozy serait largement battu par ses rivaux socialistes. Face à Dominique Strauss-Kahn (64 %-36 %), à Martine Aubry (56 %-44 %) et à François Hollande (55 %-45 %), précise cette enquête. Seule Ségolène Royal ne s'imposerait pas face à l'actuel chef de l'État (50 %-50 %). Quel que soit le candidat socialiste au premier tour, la nouvelle présidente du Front national, Marine Le Pen, obtiendrait 17 % d'intentions de vote.

C'est dingue, la politique virtuelle : on en oublierait presque la  vie réelle ! - Espérons que le débat politique aura également lieu sur ce terrain-là - des "vrais problèmes" - même si apparemment on préfère aujourd'hui planer sur les hautes sphères de la "démocratie virtuelle" promue par les médias (et les médiatiques), où règnent en maîtres redoutables les "sondeurs commentateurs" : en effet, on remarque de plus en plus que les responsables d'instituts de sondage prennent aussi la peine de commenter l'avis du panel "redressé".

[Algérie] Des caricatures prophétiques

Voilà un certain temps que le caricaturiste Ali Dilem exerce courageusement son métier d'humoriste politique pour le quotidien algérien  La Liberté. - Il y a de toute évidence plus difficile (et plus urgent) à caricaturer qu'un quelconque prophète, fût-il islamiste.


mercredi 19 janvier 2011

[Archives] Les Régionales de 2010

À trop écouter les sondages, on oublie le verdict réel des urnes. Voici un petit rappel de Wikipédia :

Les élections régionales françaises ont eu lieu les 14 et 21 mars 2010 et ont renouvelé les 25 conseils régionaux de métropole et d'outre-mer ainsi que l'Assemblée de Corse. - Lors du premier tour, la droite parlementaire enregistre son plus mauvais score sous la Ve République, tous scrutins confondus, avec 27 % des suffrages exprimés. Ce premier tour est également marqué par une forte abstention (53,67 %), l'effondrement du MoDem (4,20 %) et une remontée relative du FN (11,42 %) par rapport aux dernières élections, mais une baisse de 3,28 points par rapport aux élections régionales de 2004. La gauche remporte la Guadeloupe. - Au second tour [avec un taux d'abstention de 48,8%], la gauche confirme son succès du premier tour en atteignant un score national de 54,1 % des voix, tandis que la droite parlementaire est loin derrière avec 35,4 % des voix. Pour sa part, le Front national obtient 9,2 % des voix et progresse dans les douze régions où il a pu se maintenir entre les deux tours. Sur les 25 régions restant en jeu, la gauche en remporte 22. En métropole, seule l'Alsace reste à droite.

Nous n'aurons plus très longtemps à attendre jusqu'au prochain "sondage" d'opinion "grandeur nature" (selon la formule de J.-L. Mélenchon, ci-dessous), puisque des cantonales partielles sont programmées pour mars 2011. Et en septembre, à l'occasion des sénatoriales partielles, les urnes donneront encore une fois la parole aux électeurs, dont le message ne sera certainement pas aussi virtuel que l'avis d'un panel "redressé".

mardi 18 janvier 2011

[Sondage] 18 janvier 2011

J'ai déjà pu exprimer ma position sur les sondages. Mais, quoi qu'on puisse en penser, ils existent et jouent un rôle dominant dans l'opinion publique relayée et parfois construite par les médias. Voici donc l'analyse de Gaël Sliman, directeur de BVA opinion (18-01-2011) :

lundi 17 janvier 2011

Haïti : Baby Doc is back !

Ce n'est peut-être qu'une anecdote, ou une coïncidence : L'ancien dictateur de père en fils Duvalier, limogé après les soulèvements populaires de 1986, fait son retour en Haïti, alors que le second tour de l'élection présidentielle tarde à être organisé, où doivent s'opposer Mirlande Manigat (31.37%) et Jude Célestin (22.48%), le troisième du premier tour, Michel Martelly, ayant été éliminé de justesse (21.84%). - Officiellement, Jean-Claude Duvalier veut soutenir le peuple haïtien après la catastrophe sismique des 12 et 20 janvier 2010, qui avait fait quelque 230 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris, selon les chiffres données le 9 février 2010 par Marie-Laurence Jocelyn Lassegue, ministre haïtienne de la Culture et des Communications. - Un soutien  bien tardif, pourrait-on penser. - Voici un document tourné en 1969 pour le magazine Panorama (ORTF), qui présente la dictature haïtienne dans la perspective  française de l'époque (un an après mai 1968) et donne une interview du dictateur François Duvalier, alias Papa Doc, au pouvoir de 1957 à 1971. Les questions  inoffensives et les marques de respect ("votre excellence") du journaliste sont d'une prudence excessive, presque navrante, et les réponses du dictateur sont lues sur un papier : les questions lui auront donc été communiquées par avance. - Je fais suivre un reportage de 1981 (où l'on reconnaîtra le jeune Régis Faucon, grand reporter pour TF1 à l'époque) qui adopte un ton bien différent. Il inclut une interview du fils Duvalier, Jean-Claude, alias Bébé Doc, dictateur depuis la mort de son père (1971, le commentaire dit par erreur 1961) jusqu'au soulèvement de 1986, aujourd'hui rentré au bercail pour une raison encore obscure, après 25 ans d'exil en France ... Pour préparer  le 30e anniversaire de la mort de Papa Doc (21 avril) ?


[update 18-01-2011] "Arrivé dimanche à Haïti après s'être exilé 25 ans en France, l'ancien «président à vie», Jean-Claude Duvalier, a été interpellé par la police dans un hôtel de Port-au-Prince. Une source judiciaire affirme qu'il n'était pas menotté à sa sortie de l'hôtel et qu'il devait être ensuite conduit au tribunal" (ici).


[update 19-01-2011] Accusé de corruption et de détournement de fonds,  Jean-Claude Duvalier est ressorti libre du tribunal. Aucune mention n'a été faite des "crimes de sang" et des exactions des "Tontons Macoute", les miliciens de la sécurité haïtienne, mis en place par le père et "réaffectés" par  le fils. On s'interroge toujours sur les raisons profondes de ce retour inattendu au pays ...

Côte d'Ivoire : Gbagbo vs. Ouattara

La révolte tunisienne a éclipsé l'Algérie, et encore davantage la Côte d'Ivoire, où les choses ne semblent guère avancer. Le site afrik.com s'interroge le 14 janvier 2011 : Veillée d’armes en Côte d’Ivoire ? -  En effet, "Alassane Ouattara s’impatiente. « Je crois vraiment qu’il faut utiliser la force pour faire partir Laurent Gbagbo. Je pense qu’il est temps », a-t-il déclaré vendredi après-midi lors d’une vidéo conférence avec le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS)." Car : "A Abidjan, et alors que le médiateur de l’Union africaine (UA) pour la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan Raila Odinga, est attendu ce dimanche, le calme est quelque peu revenu. Mais après les derniers incidents qui ont eu lieu en milieu de semaine, un palier de plus vers la lutte armée semble avoir été dépassé. C’est à l’arme lourde que se sont affrontés les partisans d’Alassane Ouattara et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo. Les FDS qui ont menacé les forces de l’Onu qui tentaient d’accéder à Abobo. Les Nations Unies qui ont été de nouveau prises pour cible jeudi [13-01-2011] par « les forces régulières et irrégulières fidèles à Laurent Gbagbo ». Son Secrétaire général, Ban Ki-moon, a exprimé jeudi sa « profonde inquiétude » après ces nouvelles attaques. - Des violences post-électorales qui, selon l’Onu, ont fait 247 morts et 49 disparus. Un bilan qui pourrait s’alourdir de manière significative. Navi Pillay, Haut commissaire aux droits de l’homme de l’Onu, a déclaré jeudi qu’un troisième charnier avait été découvert. Selon elle, les Nations Unies s’étaient vu refuser l’accès aux trois sites, dont un qui contiendrait 80 corps. Le troisième charnier se trouverait à Issia, près de Daloa, mais l’Onu n’a pu vérifier son existence, a déclaré Rupert Colville, porte-parole de Pillay."


Pour entrevoir la complexité du problème ivoirien, voici la fin d'une adresse parue une semaine plus tôt (le 7-01-2011) sur le site afriscoop :


"L’opinion publique occidentale est convaincue que l’Onu a supervisé en toute indépendance des élections dans un pays comme un autre. Malgré l’issue du scrutin, un « dictateur fou » refuse de quitter son fauteuil présidentiel… Fin de la version officielle. En réalité, l’Onu a organisé des élections dans un pays encore coupé en deux et dont une partie du territoire est tenue par des rebelles armés. Peut-être le clan de Laurent Gbagbo a-t-il commis des fraudes, mais il est incontestable que les partisans d’Alassane Ouattara ont truqué les élections dans le Nord. L’Onu n’a pas été surveiller les bureaux de vote dans le Nord du pays, tenus par les rebelles. (...) - Conséquences : C’est le chaos… Malgré le soutien des chefs d’Etat africains à la position occidentale, la rue africaine conservera le sentiment que Paris et Washington ont fait ingérence dans une affaire africaine et que leurs élites respectives sont corrompues. Lorsque Nicolas Sarkozy « ordonne » à Laurent Gbagbo de partir, même l’Africain anti-Gbagbo devient pro-Gbagbo, celui-ci prenant alors à ses yeux la qualité de résistant au «colonisateur blanc»."

Voici enfin le point sur une situation digne du théâtre de Samuel Beckett, fait le 5 janvier 2011 par BFM :


Une dernière dépêche en provenance de Bamako (Mali) : "Les chefs d'état-major des pays membres de la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) se réunissent mardi [18-01-2011] à Bamako pour finaliser l'option militaire afin de "rétablir la démocratie en Côte d'Ivoire", a-t-on appris lundi de source proche de la rencontre." (ici)

dimanche 16 janvier 2011

[Note] L'ordre de la bataille (un inventaire)

Les événements récents en Tunisie ont provoqué une sorte d'union nationale sur la scène politico-médiatique en France. Elle sera de courte durée. Car, malgré "l'année utile" décrétée par le Président et son Premier ministre, les équipes commencent à se mettre en place pour la campagne de 2012. 

À la droite du pouvoir actuel, Marine Le Pen vient d'être propulsée à la tête du Front National, prête à défendre, selon la formule désormais consacrée, la "marque Le Pen" aux prochaines présidentielles. La question des débatteurs professionnels est invariablement celle-ci : La fille est-elle plus dangereuse que le père ? Sans doute, entend-on répondre, parce que "Le Pen light" (autre formule à la mode) est plus insidieux et pourrait même conduire à une alliance avec la droite parlementaire.

Sauf incident majeur, le président en exercice sera le candidat de l'UMP en 2012. C'est ce qui ressort des déclarations de Jean-François Copé (12-01-2011). Qui d'autre pourrait lui ravir cette place ? Le Premier ministre sans doute, en cas de force majeure ou d'un écœurement soudain de l'Élysée, car on ne voit pas une éventuelle candidature de François Fillon se maintenir à côté de celle de Nicolas Sarkozy

Il y aura certes des "dissidents" à droite, comme celles, probables, de deux anciens de l'UMP, MM. Dupont-Aignan et de Villepin. - Et peut-être la candidature d'un centriste comme Hervé Morin ou Jean-Louis Borloo, qui affaibliraient certainement celle, prévisible, de François Bayrou.

Au Parti Socialiste, les choses sont moins claires. Les candidats déjà déclarés aux primaires, qui auront lieu les 9 et 16 octobre 2011, sont Manuel Valls, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg. La grande incertitude concerne la candidature de Dominique Strauss-Kahn, le directeur actuel du Fonds Monétaire International. Les autres responsables qui concourront peut-être sont Martine Aubry, l'actuelle Première secrétaire du PS, et François Hollande, son prédeccesseur à ce poste.

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts, vient de confirmer son soutien à  la candidature d'Éva Joly (interrogée par Olivier Mazerolle sur BFM TV, ce soir même). Mais d'autres candidatures pourraient émerger, notamment celle de Nicolas Hulot, qui rendront nécessaires des "primaires" au sein du mouvement écologiste. - Plus à  gauche, on note la montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon, et le discours militant de Jean-Pierre Chevènement, deux anciens du PS et possibles candidats. - On peut également imaginer l'émergence des candidatures de José Bové ou d'Olivier Besancenot, qui ont participé aux présidentielles de 2007.

Ni à droite ni à gauche, les choses ne paraissent simples. D'un côté, l'UMP sera forcément coincée entre un FN "modernisé" par Mme Le Pen et une tentation social-démocrate au centre, esquissée par M. Bayrou en 2007. De l'autre, l'année 2011 s'annonce conflictuelle à gauche, avec des invectives qui commencent déjà  à fuser entre (ex-)camarades et l'incertitude qui plane sur les primaires du PS. - Cette année sera certes utile. Toutes les années  le sont, par temps de paix. Mais, sauf incident majeur, elle sera aussi polémique. Très polémique. Car, si elles ne sont pas encore rangées en ordre de bataille pour 2012, les armées se chercheront à coup sûr !

samedi 15 janvier 2011

Marine Le Pen : Le défi opère

L'AFP le confirme : "De sources internes au Front national, Marine Le Pen l’a largement emporté dans la compétition interne qui l’opposait à Bruno Gollnisch pour la succession de son père, à la tête du parti d’extrême droite." (la suite ici)  - On dit qu'elle réunirait 2/3 des voix.

Dès hier soir, Claude Askolovitch (Europe 1, JDD) a commenté l'information à la radio



Aujourd'hui l'hebdomadaire Le Point rappelle que : "Dès le début de la campagne interne lancée en septembre dernier, la fille cadette de Jean-Marie Le Pen s'était imposée comme la favorite face à son rival de dix-huit ans son aîné [Bruno Gollnisch]. Jouant la carte de la femme branchée et moderne - deux fois divorcée, trois enfants -, l'élue du Pas-de-Calais brille dans les sondages et sur les plateaux de télévision. Marine Le Pen prouve aussi qu'elle est bien la fille de son tribun de père, dont elle a reçu le soutien. Ayant le sens de la formule, elle est capable de focaliser l'attention et d'installer le Front national au centre du jeu. C'était là, d'ailleurs, le but de ses propos à la mi-décembre où elle comparait les "prières de rue" des musulmans à une "occupation"." (ici)

vendredi 14 janvier 2011

Ben Ali : Je vous ai compris !


Dans ce court document d'Euronews (13-1-2010), le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, général au pouvoir depuis le limogeage de Habib Bourguiba, qu'il a destitué en 1987, insiste en empruntant la manière gaullienne : "La situation nécessite un changement radical. Je vous ai compris ! J'ai compris tout le monde : le chômeur, le nécessiteux, le politicien, et ceux qui demandent plus de liberté. J'ai compris tout le monde, mais ce qui se passe aujourd'hui n'est pas propre aux  Tunisiens." (*) - Le document s'arrête, sans commentaire, sur ce dernier propos. En effet, il y a également l'Algérie, dont on parle moins, depuis que les médiatiques français se sont découvert une profonde affection pour la Tunisie. Cela va des personnalités politiques comme M. Dupont-Aignan ("Ben Ali c'est fini")  ou Mme Lienemann ("Solidarité avec le peuple tunisien !") aux journalistes tels que Jean-Michel Apathie ("Il faut parler de la Tunisie") ou Edwy Plenel ("Soutenir l'insurrection de la Tunisie"). La Règle du jeu de Bernard-Henri Lévy commence également à se prendre au jeu : "Tendre l’oreille aux grondements de la jeunesse tunisienne pour mieux la protéger". - Peut-être le soutien hautement médiatisé à Mme Sakineh Mohammadi Ashtiani - invariablement appelée par son prénom, comme s'il s'agissait d'une amie de longue date - s'essouffle-t-il quelque peu : Il faut donc braquer les projecteurs ailleurs !

Hier soir, dans un débat télévisé ("Ce soir ou jamais"), j'ai entendu dire que l'Algérie n'a pas eu son Lech Walesa ou son Vaclav Havel. C'est vrai. Et elle n'a pas eu son Gorbatchev. Sa perestroïka et sa glasnost. - Il est sans doute trop tard pour rattraper le temps perdu. On aurait dû le faire après les événements du 5 octobre 1988. Ou le Printemps noir. Or, aujourd'hui la jeunesse se révolte à nouveau : Le sucre est trop cher. Il n'y a pas de boulot. La liberté d'opinion n'est pas garantie. Les terroristes peuvent frapper n'importe quand, n'importe où, n'importe qui. La jeunesse est courageuse. Elle a le courage du désespoir.

jeudi 13 janvier 2011

Les primaires du Front National


Depuis un certain temps déjà,  les "primaires" du FN se disputent âprement : les deux candidats en lice, M. Gollnisch et Mme Le Pen, sont soumis aux mêmes questions par Michel Field (LCI) dans cette vidéo enregistrée et diffusée le 12 janvier 2012 à 19h (un certain nombre d'écrans publicitaires sont à prévoir). - Il s'agit de la "dernière ligne droite" puisque le résultat du scrutin sera connu ce week-end. - On comparera le style des deux prétendants : contrairement à Bruno Gollnisch, plutôt détendu et peut-être un peu résigné, Marine Le Pen a un débit très rapide comme si elle entendait utiliser jusqu'à la dernière seconde le temps de parole qui lui est accordé. Sans doute s'agit-il de faire passer son message, mais une volonté de faire de son élection  prévisible un plébiscite semble également l'animer. Dans sa "famille" politique, son véritable adversaire n'est sans doute pas M. Gollnisch, mais bien davantage le "père fondateur" qui vient de faire part de ses projets d'avenir.